vendredi 28 mai 2010

Panzer Voran ! N°47

Bonjour à tous,

Je tenais à vous informer de la sortie du nouveau numéro de la revue Panzer Voran ! N° 47.

Le seul magazine en langue française exclusivement consacré à l'étude des forces armées allemandes de la Seconde Guerre Mondiale.
Entièrement réalisé à l'aide des documents originaux des Archives militaires allemandes (Bundesarchiv-Miltärarchiv et Bundesarchiv-Bildarchiv)
Chaque numéro comprend plusieurs dizaines de documents
(organigrammes réels de combat : Kriegsgliederungen) et photographies inédites (dont plusieurs pleine page).

Pour en savoir plus sur « Panzer Voran ! » ou pour vous procurer cette remarquable revue, je vous invite à contacter son auteur à l’adresse suivante :

M. Alain Verwicht
132 Route de Bonnut
64300 SAINT-BOES
Alain.verwicht@orange.fr

Avec l’aimable autorisation de son auteur, voici la couverture du dernier numéro 47 de « Panzer Voran ! » encore disponible.



D’autre part, pour les personnes intéressées par l’historique du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, je vous conseille de consulter le site officiel de l’Amicale des anciens du 3e RCA à l’adresse suivante : http://www.anciens3rch-3rca.fr/index.html

mardi 25 mai 2010

10 septembre...

Le 10 septembre, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André reconnaît toujours la progression vers Dijon du Combat Command 1. L’intégralité de l’Escadron patrouille dans la région de Gevrey-Chambertin.

Les AM-M8 se suivent en colonne en respectant scrupuleusement les distances de sécurité. La voiture de tête a pris de l’avance et se trouve maintenant à 300m devant le convoi. L’ennemi est proche, les Allemands occupent encore la ville de Dijon et ses faubourgs. Les véhicules du 5e Escadron empruntent les lacets de la route de Corcelles les Monts puis de dirigent vers Marsannay la Côte, en passant par le plateau de Chenôve, terme de leur étape.

De là, le 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon pousse des reconnaissances vers l’Abbaye de Cîteaux, magnifique édifice religieux du XIe Siècle et poursuit son chemin vers Saulon-la-Rue.

Tandis que les autres éléments du 5e Escadron stationnent en halte gardée au lieu-dit « les Baraques de Marsannay », à 6km au sud-ouest de Dijon.

En fin de journée, le Capitaine André fait son rapport journalier à l’Etat-major du CC1. Le 5e Escadron a accompli sa mission avec succès et connaît les positions exactes des résistances adverses.

Ce même jour, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis perçoit son ravitaillement en essence. L’avance du Combat Command 2, en direction de l’est de Dijon est en mesure de reprendre.

Dans la matinée, le Lieutenant Des Moutis enjoint au 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt d’effectuer des reconnaissances dans le secteur ouest du canal de la Dheune. L’ennemi semble avoir déserté les rives de la Dheune. Cependant, le 2e Peloton, aidé par un détachement de FFI locaux, parvient à faire un prisonnier qu’il envoie aussitôt au PC du Combat Command 2, afin d’y subir un interrogatoire.

Quant aux autres pelotons du 1er Escadron, ceux-ci patrouillent dans la région de Corpeau, harcelant les colonnes allemandes, coupant les convois ennemis venant de la Côte Atlantique et plus particulièrement de Bordeaux et de La Rochelle et désireux de rallier au plus vite les Vosges, en vue d’une contre-attaque.

Le soir venu, l’intégralité du 1er Escadron cantonnent dans le village de Corpeau, situé à vol d’oiseau, à 12 km au sud-ouest de Beaune.

vendredi 21 mai 2010

Débarquement en Provence - 2ème vague

Après une traversée houleuse, due à une mer agitée, ce samedi 9 septembre, au petit jour, le convoi maritime venant de Mers-El-Kébir, aborde les côtes françaises.

A 10h, les navires jettent l’ancre dans la Baie de Saint-Tropez. L’exaltation règne à bord. Bientôt, les Cavaliers du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique vont fouler le sol de la Mère Patrie.

En début d’après-midi, les éléments de l’Escadron Hors Rang et le personnel de l’Etat-major aux ordres du Lieutenant-colonel Fouchet, commandant du régiment, débarquent du LST 502 sur la plage de la Nartelle, au nord de la ville de Sainte-Maxime (Var). Après s’être regroupé à proximité de la plage, le détachement du 3e RCA fait mouvement et se dirige vers le carrefour de la Foux, suivant ainsi le fléchage que les jalonneurs du Détachement de Circulation Routière ont installé. De là, le convoi prend la direction du lieu-dit « La Croix », endroit proche de la localité de la Croix-Valmer, pour y cantonner dans l’attente d’un regroupement général avec les autres membres du 3e RCA non encore débarqués.

Durant la nuit du 10 septembre, dès 2h30, le 2e Escadron aux ordres du Capitaine Argoud et la moitié du 4e Escadron débarquent du LST 691. Aussitôt regroupé, le convoi s’achemine en direction de Gassin (Var), en passant par l’Aréa « 0 ». Le Maréchal des Logis Blanchard, chef de l’automitrailleuse « Galliffet » du 3e Peloton ouvre la marche et prend le chemin pour rallier « La Croix ».

Ce même jour, vers 6h30, le LST 1010 aborde, à son tour, la plage de la Nartelle. Dès 6h45, les opérations de débarquement débutent. Les véhicules du pont supérieur commencent leur ballet incessant. A 8h00, Se sont les AM-M8 qui quittent le pont inférieur. A 8h15, l’intégralité du 3e Escadron foule le sol français et se regroupe, avec les chars légers M5 A1 du 4e Escadron aux abords de l’Aréa « 0 ». A 9h00, le Capitaine Brisson, commandant du 3e Escadron donne le signal du départ. Le 2e Peloton de l’Adjudant Métayer ouvre la route et part rejoindre l’Escadron Hors Rang à son cantonnement du lieu-dit « La Croix ».

Arrivé au PC du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique, le Capitaine Brisson établit un rapport demandant la traduction devant un Tribunal Militaire du Cavalier de 1ère Classe Liebdry du 2e Peloton. En effet, celui-ci est absent depuis le 3 septembre 1944.


AM-M8 sur les routes de Provence

Le 11 septembre, dès 7h00, l’Etat-major du 3e RCA, le 2e Escadron, le 3e Escadron ainsi que le 4e Escadron font mouvement pour une étape de 120 km. Le groupement empruntera l’itinéraire La Croix-Valmer – Le Luc – Brignoles – Saint-Maximin et Châteauneuf le Rouge (Bouche du Rhône), à 20 km à l’est d’Aix en Provence. Sur le chemin, les éléments du 3e RCA rencontrent de nombreux convois américains et français. L’avance est rendue difficile par le manque de discipline des camions croisés.

Vers 11h00, un premier détachement de la colonne arrive à destination, bientôt rejoints par les derniers éléments vers midi. Les boîtes de vitesse des chars légers M5 A1 du 4e Escadron souffrent énormément, obligeant les chefs de véhicules à faire des arrêts en dehors des haltes réglementaires.

L’intégralité du détachement stationne à 1km à l’est de Châteauneuf le Rouge.

mercredi 19 mai 2010

9 septembre - En direction de Dijon

Le samedi 9 septembre, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis cantonnent toujours dans la petite localité de Chassey. Dans la matinée, le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt quitte Chagny, où il stationnait depuis la veille, pour rejoindre l’Escadron.

Le 1er Peloton du Lieutenant Tréhu est, quant à lui, encore à la disposition du 3e Escadron / 9e Régiment de Chasseurs d’Afrique aux ordres du Capitaine Giraud. Celui-ci vient de participer à la libération de Saint-Bérain, où de durs combats ont eu lieu.

En début d’après-midi, les ordres arrivent au PC du Lieutenant commandant le 1er Escadron. Deux pelotons doivent partir pour la ville d’Autun, récemment libérée. Ceux-ci devant prendre liaison avec les éléments de la 1ère DFL et de la 13e Demi-brigade de la Légion Etrangère du Lieutenant-colonel De Sairigné.

Le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien empruntera l’itinéraire Couches – Autun en passant par le Mont Saint-Sébastien, tandis que le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt passera par Nolay puis Autun via le Carrefour de la Folie.

A destination, ces deux pelotons font jonction avec les forces françaises déjà présentent dans la ville. Le maire de la commune, le Docteur Fernand Renaud accueille chaleureusement les deux officiers du 1er Escadron, bientôt rejoint par un détachement de FFI polonais du Bataillon « Adam Mickiewicz ».

Sur le chemin du retour, ce détachement du 1er Escadron tombe sur une colonne de fuyards ayant probablement quitté Autun à la faveur de la nuit. S’ensuit un vif accrochage, quelques obus de petits calibres tombent près des automitrailleuses françaises. L’AM-M8 « Barbanègre » du 3e Peloton voulant éviter un projectile, manœuvre rapidement mais se retourne dans un fossé. Le Brigadier Ducret, tireur de l’automitrailleuse « Barbanègre » est tué sur le coup. Le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique est à nouveau endeuillé. Malgré cela, ces deux pelotons arrivent à faire quelques prisonniers qu’ils embarquent à bord de l’half-track du 2e Peloton.



Dans un même temps, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André est toujours stationné dans la ville de Beaune et profite pleinement de l’hospitalité des habitants bien heureux d’accueillir les troupes françaises.

Malheureusement, cette joie sera de courte durée. En effet, le Capitaine André fait savoir à ses différents pelotons, que le Maréchal des Logis Barrue est décédé à l’hôpital de Chalon sur Saône, des suites de ses graves blessures reçues lors des combats du 7 septembre. Le 1er Peloton du Lieutenant Brémon est, une nouvelle fois, endeuillé par la perte d’un des leurs. La libération de Beaune aura été coûteuse en vies humaines pour le 5e Escadron.

Vers 15h30, le Capitaine André ordonne au Sous-lieutenant Maurice et son 2e Peloton de reconnaître les villages de Villers la Faye, Villars – Fontaine et de rallier ensuite Comblanchien. Quant au 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon, celui-ci doit patrouiller dans le secteur de Seurre et rester en position à La Chocelle, à l’est de Nuits Saint Georges.

Le PC de l’Escadron et le 1er Peloton du Lieutenant Brémon prennent la direction de Comblanchien. A destination, les éléments du 5e Escadron trouvent les habitants de cette localité encore en état de choc par le traumatisme causé par l’ennemi. En effet, depuis fin août 1944, les Allemands accusent les villageois d’aider les maquisards locaux. Le 21 et le 22 août, les habitants de Comblanchien ont subi de sévères représailles. Huit personnes ont été atrocement assassinées, 5 villageois sont encore gravement blessés, 52 bâtiments ont été incendiés dont 5 hangars et deux récoltes de raisins. Ce village a payé un lourd tribut.

lundi 17 mai 2010

8 septembre 1944

Le 8 septembre, au petit jour, les automitrailleuses et les autres éléments du 5e Escadron aux ordres du Capitaine André, sont les premiers à pénétrer dans la Cité bourguignonne. C’est dans une atmosphère d’allégresse et d’euphorie que les cavaliers du 5e Escadron sont accueillis par les habitants de Beaune qui fêtent leurs libérateurs victorieux.

L’Escadron est bientôt rejoint par les Sherman du 2e Cuirassiers et des FFI de la région. Ensemble, ils vont effectuer des patrouilles dans la ville, déambuler dans les rues et ainsi s’assurer que l’ennemi a bien quitté les lieux. En effet, les Allemands ont profité de la nuit pour s’enfuir, non sans laisser derrière eux, des épaves sur le terrain. Après les durs combats de la veille, le 5e Escadron est entré dans Beaune sans tirer un seul coup de feu.


AM-M8 sous la liesse populaire

Ce même jour, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis est toujours embarrassé par le manque de carburant.

Le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt est immobilisé à Chagny.

Tandis que le 1er Peloton du Lieutenant Tréhu, affecté au Groupement du Capitaine Giraud (3e Esc. / 9e RCA), stationne à Saint-Léger sur Dheune. Ordre lui est donné de lancer des patrouilles en avant afin de reprendre le contact avec l’ennemi en déroute. Lors d’une de ses reconnaissances, le 1er Peloton sème le désordre dans les colonnes allemandes, et anéanti un grand nombre d’entre eux.

Dans la matinée, les automitrailleuses du Peloton Hors Rang et du 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien s’installent sur les hauteurs, au nord-ouest de Chassey. De là, les AM-M8 se livrent à un véritable exercice de tirs, sur les innombrables Allemands qui déferlent le long du canal de la Dheune. A l’endroit même, où la veille, le Sous-lieutenant Gentien avait tendu sont embuscade. Voyant la panique que causent les tirs de canons dans les rangs ennemis, le Lieutenant commandant le 1er Escadron décide d’envoyer des patrouilles à pieds dans le but de faire des prisonniers parmi les fuyards.

En fin de journée, les éléments du Peloton d’Echelon partis aux ravitaillements en essence, reviennent avec le précieux carburant. Ils ont parcourus 700km, roulant de jour comme de nuit afin d’arriver à Chassey dans des délais raisonnables.

vendredi 14 mai 2010

7 septembre 1944

Ce 7 septembre, une partie du 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis est immobilisé à Chassey (Côte d’Or). La pénurie d’essence a stoppé l’avance du Combat Command 2. Le PC de l’Escadron, le Peloton Hors Rang et le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt restent sur place. Le Peloton d’Echelon aux ordres de l’Adjudant-chef Pierrini est parti en convoi, pour le sud de la France afin de procéder aux ravitaillements, roulant jour et nuit et parcourant 700km pour acheminer les munitions et les jerrycans d’essence.

Malgré ce manque de carburant devenu récurrent, le 1er Peloton du Lieutenant Tréhu est mis à la disposition du Capitaine Giraud, commandant du 3e Escadron / 9e RCA et se rend à Saint Léger sur Dheune. De là, le 1er Peloton reçoit la mission de patrouiller entre Chagny et Autun (Saône et Loire). A la hauteur du village de Couches, les troupes du Lieutenant Tréhu se retrouvent face à une forte colonne allemande. Le 1er Peloton est très rapidement pris pour cible. Devant la supériorité numérique de l’ennemi, le Lieutenant Tréhu prend la sage décision de décrocher.

Mais le Peloton Tréhu va pouvoir prendre sa revanche. En effet, au village de Nolay (Côte d’Or), les Cavaliers parviennent à anéantir un convoi allemand, détruisant à cette occasion un camion de munitions et deux véhicules légers. Après cette escarmouche, les automitrailleuses arpentent à nouveau les routes de Bourgogne, l’AM-M8 « Dupleix » aux ordres du Brigadier-chef Simonet prenant la tête du détachement.

En fin d’après-midi, le 1er Peloton rejoint le Capitaine Giraud à son PC, installé au village de Corpeau (Côte d’Or) afin de lui faire un compte-rendu précis des zones occupées par l’ennemi.

Dans un même temps, le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien fait mouvement et s’installe face au canal de la Dheune, au nord-ouest de la commune de Chassey. Le Sous-lieutenant Gentien enjoint aux automitrailleuses sous ses ordres, de s’embosser dans le bois proche du canal. L’obusier Howitzer, le « Bossu » doit, quant à lui, se camoufler à environ 100m en retrait des positions tenues par les AM-M8. De là, il pourra plus facilement manœuvrer et intervenir avec son puissant canon de 75mm, le cas échéant.

A la tourelle de son automitrailleuse « Bayard », le Sous-lieutenant Gentien scrute le paysage à la jumelle. Soudain, il aperçoit au loin, un détachement ennemi venant dans sa direction. Immédiatement, celui-ci donne ses directives aux autres AM-M8 toujours embusquées. A son signal, les automitrailleuses devront sortir du couvert de l’orée du bois et prendre ainsi l’ennemi par surprise. Les minutes défilent dans un long silence. Bientôt vient le moment tant attendu. Le convoi allemand est maintenant à portée de canon. L’ennemi se rapproche sans se douter de quoi que ce soit. Aux ordres de son chef de Peloton, les AM-M8 « Bara II », « Barbanègre » et « Bayard », ainsi que les deux 4x4 Dodge se découvrent. Les Allemands sont encerclés. Devant la puissance de feu française, l’ennemi préfère se rendre sans combattre. L’embuscade tendue par le 3e Peloton a fonctionné, celui-ci parvenant à faire 6 prisonniers. L’half-track et deux jeeps font route vers le PC de l’Escadron afin que les prisonniers soient interrogés par l’officier de renseignement, le Capitaine Sider.

Le 3e Peloton restera au canal de la Dheune jusqu’au petit matin.

mercredi 12 mai 2010

Les combats de Beaune

Le 7 septembre, le Combat Command 1 entreprend la libération de Beaune.

Au petit jour, ordre est donné au 5e Escadron du Capitaine André de reconnaître tous les itinéraires menant à Beaune.

A 6h, le détachement du 3e Peloton aux ordres de l’Aspirant De Bellefon quitte Bligny et part éclairer l’axe Bligny – Montagny lès Beaune en empruntant la N 113. A mi-chemin, l’Aspirant De Bellefon perçoit le sifflement typique des obus anti-chars. L’Aspirant a tout juste le temps de réagir, que l’automitrailleuse de tête, l’AM-M8 « Arcole » est traversée par un obus tiré par un canon de 75 Pak 40 embusqué dans les vignes. Le Cavalier Emilien Lopez, tireur de l’AM « Arcole », à la jambe droite arrachée. L’automitrailleuse suivante se porte immédiatement en couverture de l’AM « Arcole » mortellement touchée. L’obusier Howitzer 75mm du 3e Peloton ouvre le feu sur l’objectif clairement identifié. Après une seconde salve, celui-ci parvient à détruire le canon ennemi. Une jeep vient rapidement secourir le blessé et lui prodigue les premiers soins, le Brigadier Dorr lui injectant de la morphine pour calmer la douleur insoutenable que subit le Cavalier Lopez. Aussitôt amené à l’hôpital de Chalon sur Saône, le Cavalier Lopez succombera, peu après, à ses blessures.

Dans un même temps, le 2e Peloton du Sous-lieutenant Maurice fait mouvement sur l’axe Bligny – Beaune. Arrivé en périphérie de la ville de Beaune, au hameau « Le champ de moulin », le 2e Peloton est violement pris à partie par l’artillerie allemande. Les obus explosent à proximité des automitrailleuses. Bientôt, les premiers cavaliers tombent à terre. Le Brigadier Binault et le Cavalier Roux sont touchés par de la mitraille chauffée à blanc. Les obus ennemis ne cessent de pleuvoir, semant un vent de panique parmi les troupes françaises.

Le Sous-lieutenant Maurice enjoint ses directives. Les canons allemands ont été repérés. Les deux 4x4 Dodge équipés de canon de 37mm et les AM-M8 font feu simultanément sur l’objectif. La tendance s’inverse, se sont maintenant les cavaliers du 2e Peloton qui prennent l’offensive à leur compte. Nouvelles explosions, les Cavaliers Filleur, Camillieri et Saïd Beloufa s’écroulent, blessés par ce déluge de feux et de fers. L’half-track se porte à la hauteur des hommes à terre. Les Cavaliers Picard et Delestang chargent, en toute hâte, leurs camarades blessés à bord du véhicule. Par radio, le Sous-lieutenant Maurice rapporte la situation au capitaine André, ordre est donné au 2e Peloton de décrocher et d’attendre la venue des Sherman du 2e Cuirassiers pour reprendre l’attaque.

Quant au 1er Peloton du Lieutenant Brémon, il doit effectuer des patrouilles dans le secteur de Sainte Marie et de Levernois. A Levernois, les automitrailleuses du 1er Peloton sont littéralement arrosées par une pluie d’obus. Trois pièces de 88mm Pak / Flak sont camouflées dans les vignes. Très vite, les obus atteignent une première AM-M8 qui explose instantanément. Le Maréchal des Logis Varnier est mortellement atteint à la tourelle de son automitrailleuse ainsi que le Brigadier Mélinat. Le barrage d’artillerie s’intensifie. Nouvelles explosions, nouveau coup au but. Une seconde AM-M8 est détruite, le brigadier Thierry y laisse la vie. Les Cavaliers Clouet et Werlé succombent, à leur tour, touchés par des éclats d’obus. Nouvelles détonations, le Cavalier Morales est fauché par un éclat dans le torse, le Maréchal des Logis Barrue et la Cavalier Duchet s’effondrent, tous les deux très gravement blessés.

C’est une hécatombe dans les rangs du 1er Peloton du Lieutenant Brémon. Le Lieutenant commandant ce Peloton, n’a pas d’autre solution que de battre en retraite, après avoir pris le soin de récupérer tous ses cavaliers allongés sur la chaussée. Au 3e RCA, on n’abandonne jamais ses camarades sur le terrain. Le 1er Peloton se replie rapidement, toujours sous le feu nourrit de l’ennemi.

Sur le chemin du retour, le Lieutenant Brémon retrouve le char « Marengo » du Capitaine Boisredon appartenant au 3e Escadron du 2e Cuirassiers et lui signale les positions de l’artillerie allemande. C’est au Peloton Avenati que revient la délicate mission de détruire les pièces ennemies savamment camouflées dans les vignes bourguignonnes.

Le 1er Peloton rallie le château de Demigny pour y rejoindre le Peloton Hors Rang, où le Capitaine André reforme le 1er Peloton. Le Maréchal des Logis chef Meunier, seconde automitrailleuse du P.H.R., et son équipage sont dorénavant affectés au 1er Peloton du Lieutenant Brémon.

Les Cavaliers sont encore sous le choc de la perte de six de leurs camarades et vivement inquiets sur l’état de santé de deux « collègues » gravement blessés.

Très rude journée pour le 5e Escadron. Depuis trois jours, les forces allemandes se sont ressaisies et défendent âprement l’accès à Dijon, ville stratégique majeure.

L’intégralité du 5e Escadron se regroupe à Demigny pour panser ses plaies et pleurer ses morts.

lundi 10 mai 2010

6 septembre 1944

Ce 6 septembre au matin, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André est toujours en station à Chalon sur Saône. La nuit n’a offert qu’un court répit aux cavaliers de cet escadron. En effet, les équipages ont préparé et entretenu leur matériel, les servants des armes ont vérifié le bon fonctionnement de leur canon de 37mm et de leur mitrailleuse lourde, les dépanneurs ont réparé les avaries légères et les ravitailleurs ont perçu et distribué les munitions.

Ce jour, la progression reprend en direction de Beaune par l’itinéraire Demigny – Bligny. Le Capitaine André enjoint les directives à ses différents pelotons.

Le 1er Peloton du Lieutenant Brémon fait mouvement vers Allerey et Saint Loup. A la sortie du village de Saint Loup, le Lieutenant Brémon et ses cavaliers se heurtent à une forte résistance ennemie installée sur les rives de la Dheune. Le 1er Peloton ne parvient pas à franchir cette rivière, affluent de la Saône.

Dans un même temps, le Sous-lieutenant Maurice et le 2e Peloton doivent pousser des patrouilles dans le secteur de Demigny. Mais le 2e Peloton est sérieusement accroché par des allemands solidement ancrés sur la Dheune, interdisant tous franchissements des ponts. Au cours de ce bref engagement, le Cavalier Flores est légèrement blessé par un éclat de mortier.

De son côté, l’Aspirant De Bellefon (3e Peloton), accompagné d’un détachement du 3e Bataillon de Zouaves, part reconnaître l’axe Chagny – Chaudenay.

A Chagny, l’infanterie parvient à traverser la Dheune, les automitrailleuses du 3e Peloton sécurisent les rives du cours d’eau, en attendant l’arrivée des Sherman du 2e Cuirassiers et les Tank Destroyer du Peloton Jordan du 3e RCA pour une offensive sur Demigny. C’est à coups de canons que cette bourgade est libérée en début d’après-midi.

A 14h00, le Capitaine André communique, par radio, les nouveaux ordres.

Le Sous-lieutenant Maurice (2e Peloton) part patrouiller entre les localités de Tailly et Bligny.

Tandis que le 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon doit se rendre rapidement sur la commune de Corcelles puis de Tailly. A mi-chemin, le 3e Peloton s’accroche avec des retardataires ennemis et parvient à faire 8 prisonniers.

Ainsi s’achève cette journée qui a amené le 5e Escadron aux portes de Beaune.



Ce même jour, la progression du Combat Command 2 reprend sa marche en direction de Chagny. Le 1er Escadron est chargé de la couverture du flanc gauche du CC2.

Le 1er Peloton aux ordres du Lieutenant Tréhu reconnaît le passage sur le canal de la Dheune.

Tandis que le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt patrouille dans le secteur de Remigny.

Quant au 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien, celui-ci tient fermement le carrefour au sud d’Aluze.

Vers 17h00, le 2e Peloton et le Groupement A du Commandant Rouvillois déclenchent une opération pour libérer la ville de Chagny, fortement occupée par l’ennemi. A l’arrivée d’une Compagnie de Zouaves, du 2e Escadron / 5e RCA et du Peloton De Marancourt, les forces allemandes s’enfuient en toute hâte. Tirant malgré tout, quelques obus de 88mm pour ralentir l’avancée du détachement français. Le 2e Peloton traverse Chagny à vive allure et tire sur la colonne ennemie, parvenant même à détruire un camion de munitions et à faire un prisonnier.

Le soir venu, l’Aspirant De Marancourt reste en station à Chagny pour sécuriser la localité.

Le PC de l’Escadron, le 1er Peloton du Lieutenant Tréhu et le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien cantonnent à Chassey (Côte d’Or).

vendredi 7 mai 2010

La libération de Chalon sur Saône

Ce même jour, le 5 septembre 1944, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André doit participer, au sein du Combat Command 1 à la libération de Chalon sur Saône. Dès le levé du jour, le 5e Escadron fait mouvement et traverse rapidement la localité de Varennes-le-Grand, puis Saint-Loup. Les premières automitrailleuses sont déjà devant Saint-Rémy.

A 7h30, débutent les hostilités, un premier contact est établi avec l’ennemi. Le 1er Peloton aux ordres du Lieutenant Brémon est stoppé par la destruction du pont de Droux, traversant la Saône, mais aussi par un puissant barrage d’obus tiré de l’autre rive par l’artillerie allemande et par une concentration de mitrailleuses lourdes. Il ne reste plus comme solution, que d’attaquer Chalon sur Saône par l’ouest, en passant par le village de Taisey.

Vers 8h30, le 5e Escadron arrive aux abords de la commune, s’ensuivent de violents accrochages. Le Maréchal des Logis Bobet est blessé par balle, à la tête de son automitrailleuse. L’ennemi ne lâche rien. Pourtant, dès 9h30, le château de Taisey tombe aux mains des troupes françaises. Le 1er Peloton du Lieutenant Brémon, soutenu par deux sections du 3e Bataillon des Zouaves ont mis fin à toute résistance. La progression reprend, scène de carnage, les fossés de la route, les champs sont jonchés de cadavres allemands. Le 1er Peloton a anéanti une compagnie de cycliste ennemie.

Dès 10h30, le 5e Escadron est rejoint par le Peloton du Sous-lieutenant Gouailhardou du 1er Escadron / 2e Régiment de Cuirassiers, escadron de chars légers M5 A1. Ce détachement progresse maintenant vers Chatenoy-le-Royal. A destination, les chars du Peloton Gouailhardou coupent à travers champs, tandis que les AM-M8 du Lieutenant Brémon empruntent la route conduisant au village. Explosions, détonations, le 1er Peloton est stoppé à l’entrée de Chatenoy. Mais les chars légers M5 A1 sont, eux, déjà dans le bourg et reviennent par la route au devant du 1er Peloton du Lieutenant Brémon. L’ennemi est pris à revers. Les canons de 37mm donnent de concert, les mitrailleuses balaient inlassablement les fuyards. A 11h30, le village de Chatenoy-le-Royal est libéré et nettoyé. Nouvelle progression en direction de Maupas.


Char léger Stuart M5 A1 "Armagnac" et son équipage

Dans un même temps, le Sous-lieutenant Maurice et son 2e Peloton, accompagné par le Peloton Zeisser du 1er Escadron / 2e Cuirassiers et deux sections du 3e Bataillon de Zouaves, aux ordres du Capitaine Du Boispean viennent de reprendre le village de Vessey à l’ennemi. Ces éléments occupent rapidement le Carrefour des Alouettes afin de verrouiller le secteur.

De son côté, le 1er Peloton du Lieutenant Brémon pénètre dans le village de Maupas, le traverse à vive allure, tourne à droite et atteint le passage à niveau, les AM-M8 sont presque dans Chalon sur Saône. Soudainement, le sifflement caractéristique des obus anti-chars se fait entendre. L’automitrailleuse « Arcole » se rue en avant vers l’arme ennemie et tire furieusement. Les servants allemands s’enfuient en abandonnant leur pièce d’artillerie. Mais voilà, de nouveaux sifflements, une autre arme anti-chars est quelque part, embossée à couvert. Il faut faire demi-tour.

Le Lieutenant Brémon et le Sous-lieutenant Gouailhardou observent à la jumelle depuis le pont de chemin de fer, à l’ouest de la ville, les positions ennemies. A 13h30, survient l’ordre de rallier la voie ferrée. En effet, le détachement du 5e / 3e RCA et du 1er / 2e Cuirassiers ont outrepassé leur mission, à savoir, tenir le village de Maupas. De retour à leur position initiale, l’obusier Howitzer 75mm du 1er Peloton du Lieutenant Brémon s’apprête à déloger le canon de 7,5 Pak 40 qui avait pris pour cible l’AM-M8 « Arcole » un peu plus tôt dans la matinée. Mais une patrouille du 3e Zouaves aux ordres du Sergent Vignolle atteint l’objectif avant que le canon ne soit détruit.

Les événements se précipitent, de nouveaux ordres viennent d’être enjoints à ce détachement. Les automitrailleuses, les chars légers du Sous-lieutenant Gouailhardou et les sections de Zouaves de l’Adjudant-chef Gobert poussent en avant leur élan. Les obus anti-chars allemands sifflent, le Maréchal des Logis Penanguer est atteint par un éclat qui le tue sur le coup. Vers 15h00, les AM-M8 du 1er Peloton empruntent la rue de Saint-Cosme et arrivent, non sans mal, au centre de la ville.

Au nord-ouest, le 2e Peloton du Sous-lieutenant Maurice pénètre dans les faubourgs de Chalon sur Saône, suivi de près par les chars légers M5 A1 du Peloton Zeisser et des FFI de Corlay. Le convoi s’engouffre dans l’avenue Boucicaut, la progression n’est pas des plus aisées. Soutenu par plusieurs Chalonnais qui donnent de précieux renseignements aux Cavaliers du 2e Peloton et aux FFI, ceux-ci parviennent à reprendre le pont de la Colombière aux ennemis. A 16h00, les FFI de Corlay s’emparent de l’hôtel de ville.

Au sud, le 3e Peloton aux ordres de l’Aspirant De Bellefon et le PC de l’Escadron, accompagnés par des éléments du maquis de Saint-Gengoux parviennent à briser la résistance allemande. Au cours de l’engagement, le Cavalier Mallet est mortellement touché. L’ennemi en pleine retraite est partout. Les cadavres s’amoncellent dans les rues.

A 16h30, la ville de Chalon sur Saône est pratiquement libérée, mais l’ennemi n’est pas vaincu pour autant. Les forces allemandes se dirigent vers le nord et se replient vers Beaune et ses environs, ayant pour but de rallier Dijon et son nœud routier et ferroviaire stratégique.

Le 2e Peloton du Sous-lieutenant Maurice doit effectuer des patrouilles sur le village de Fragnes, à 5km au nord de Chalon, qu’il libère.

Tandis que le 1er Peloton du Lieutenant Brémon part en reconnaissance vers la commune de Crissey qui trouve fortement occupé par l’ennemi. Le Maréchal des Logis Bourdot est blessé par une rafale d’arme automatique.

Le 3e Peloton de l’Aspirant De Bellefon et le PC du Capitaine André participent à l’anéantissement des derniers nœuds de résistance ennemis.

Le soir venu, l’intégralité du 5e Escadron stationne à Chalon sur Saône. L’escadron soigne ses blessés et inhume ses morts.

mercredi 5 mai 2010

Les combats de Givry

Le 5 septembre, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis est toujours rattaché au Groupement A. A midi, le Commandant Rouvillois, « patron » du dit groupement blindé, fait parvenir au 1er Escadron l’ordre de continuer la mission prévue la veille mais stoppée due à la pénurie d’essence.

L’Escadron doit reconnaître la région entre les localités de Buxy et de Chagny. A mi-chemin, le 3e Peloton aux ordres du Sous-lieutenant Gentien quitte le convoi pour effectuer des patrouilles sur le village de Jambles puis Barizey (Saône et Loire). Durant cette reconnaissance, le 3e Peloton tombe sur une colonne de retardataires. Un bref accrochage s’ensuit et le 3e Peloton parvient à faire 8 prisonniers. En effet, des éléments ennemis refluant du Sud-ouest, commencent à couper l’axe de marche de la 1ère Division Blindée.

En fin d’après-midi, vers 17h30, le 1er Escadron est appelé d’urgence pour prêter main forte au 2e Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance du Colonel Lecoq durement accroché dans la périphérie de Givry. L’Escadron se met immédiatement en route. Il doit effectuer un large mouvement tournant pour déborder le verrou de Givry par l’ouest, en passant par Barisey et Bourgneuf – Val d’Or pour finalement se rabattre par Mercurey sur le Carrefour de Germolles. Le 1er Escadron ouvrira le chemin à l’Escadron Moreau et ses chars du 5e Régiment de Chasseurs d’Afrique pour une action conjointe sur Givry.

Le 1er Peloton aux ordres du Lieutenant Tréhu prend la tête du convoi. A la hauteur du village de Poncey, l’automitrailleuse « Desaix » est prise pour cible par un canon de 88 Pak / Flak. Miraculeusement, l’obus traverse le véhicule, latéralement, de part en part sans faire de victime. Cependant, le Brigadier Soing, chef de bord, le Cavalier Rigaud, conducteur et le tireur, le Cavalier Métral sont blessés. Le radio, le Cavalier Van de Vyvère s’en sort indemne !

Les AM-M8 « Dugesclin » et « Dupleix » du Brigadier-chef Simonet, ainsi que l’ACAM Dodge, équipé d’un canon de 37mm du Brigadier Benouadj arrivent rapidement à la hauteur de l’automitrailleuse « Desaix » mortellement touchée afin de porter secours à l’équipage. L’AM-M8 « Duguay-Trouin » restant en couverture. A nouveau, l’ennemi ouvre le feu, mais fort heureusement loupe sa cible. Le canon allemand est repéré et se retrouve dans les lunettes de visée des tireurs français. Les deux automitrailleuses et le 4x4 Dodge tirent simultanément et parviennent à détruire le canon 88 Pak.



L’half-track du 1er Peloton, ayant le Cavalier Feinkbenner à son bord, peut intervenir pour dégager les trois blessés. Le Lieutenant Des Moutis se porte en tête du convoi pour faire un point précis sur la situation car le temps presse. Les Spahis du Colonel Lecoq attendent les renforts avec impatience.

Malgré une forte résistance et des barrages de mines, le 1er Escadron aborde les faubourgs de Givry vers 21h30. Après une action commune avec les éléments du Groupement A, la Cité est reprise à l’ennemi durant la nuit. Par la suite, l’Escadron se replie à la lisière ouest du village de Saint-Désert, en couverture du PC du Commandant Rouvillois installé dans le château.

lundi 3 mai 2010

4 septembre 1944

Le 4 septembre, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André, reçoit ses ordres émanant de l’Etat-major du Général Sudre, commandant du CC1. Celui-ci doit reconnaître l’axe : Mâcon (Saône et Loire), Tournus et Sennecey-le-Grand (Saône et Loire), village situé à 10 km au nord de Tournus.

Le 5e Escadron quitte son cantonnement de Chazay d’Azergues et fait mouvement par la RN6 en direction du nord. Celui-ci participe au nettoyage de la ville de Mâcon qui est libérée en début d’après-midi. Après une petite halte dans la ville afin de profiter de la liesse populaire, le 5e Escadron reprend la route pour Tournus. Cette localité est atteinte sans combat. L’ennemi semble s’être volatilisé.

De là, le Capitaine André enjoint à l’Aspirant De Bellefon et son 3e Peloton de rallier la commune de Sennecey-le-Grand. A proximité du village, l’Aspirant De Bellefon et ses cavaliers aperçoivent des volutes de fumée venant du bourg. Vers 17h, le 3e Peloton arrive à destination et assiste à un spectacle de désolation, trois maisons brûlent encore, des véhicules incendiés et des corps sans vie, sont juchés au milieu de la rue principale. De violents combats ont eu lieu toute la journée.

En effet, le groupement FFI du Corley, aux ordres du Capitaine Leduc, le maquis de St Gengoux, les FTP de Tournus et un Peloton de SAS français, équipé de jeeps, aux ordres du Lieutenant Guy de Combaud-Roquebrune, ont mené une action commune contre les forces allemandes présentent à Sennecey-le-Grand. Les combats ont été durs et âpres, les deux camps ont perdu beaucoup d’hommes. Les allemands, avant de se replier, ont exécuté 7 otages, des habitants du village.

L’Aspirant De Bellefon et les automitrailleuses du 3e Peloton prennent immédiatement en chasse les colonnes ennemies, mais sans succès. Les deux half-tracks sont, quant à eux restés dans le centre bourg pour donner les premiers soins aux blessés et rassurer la population encore sous le choc.

Dans la soirée, le 5e Escadron, au complet, se regroupe dans la bourgade afin de porter assistance aux civils et aux FFI blessés lors des affrontements de la journée.


Ce même jour, l’intégralité du 1er Escadron se rend à Villefranche sur Saône afin d’assister aux funérailles du Maréchal des Logis chef Conti et du Cavalier Halimi. L’émotion est palpable sur les visages des cavaliers du 1er Escadron.

Le lieutenant Gentien racontera : « Quand je pénétrai dans la capitale du Beaujolais, le calme était revenu et toute la population s’apprêtait à célébrer avec émotion les obsèques de nos morts. Or un des équipiers du char était un juif d’Algérie. Il s’appelait Halimi. Voyant le cercueil contenant sa dépouille placé avec les autres dans l’église, je me précipitai sur le vieux curé : « Monsieur le Doyen, vous ne pouvez pas enterrer cet homme-là avec les autres, il était de confession israélite, attendons un rabbin afin qu’il soit inhumé suivant les rites de sa religion. ». Le prête m’envoya promener sans ménagement : « Vous n’allez pas m’en enlever un, non ? ».

Peu après la fin de la cérémonie, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis est mis à la disposition du Commandant Rouvillois, chef d’Escadrons au 5e RCA et du Groupement A du CC2. Le Groupement A étant composé du 1er et du 2e Escadron / 5e RCA ainsi que des éléments du 1er / 3e RCA.

A 11h, ordre est donné au 1er Escadron de se porter en direction de Sercy (Saône et Loire) et de St Gengoux pour reconnaître l’avance du fameux Groupement A. L’Escadron traverse la vallée de Grosne pour se rendre dans ces localités. A destination, le Lieutenant Des Moutis fait son rapport d’activité au Commandant Rouvillois. De nouveaux ordres sont sommés aux cavaliers du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Ils doivent poursuivre leurs patrouilles sur les communes de Buxy et de Chagny.

Mais le 1er Escadron ne peut mener bien sa mission du jour. En effet, celui-ci est arrêté à Cluny par le manque d’essence. L’Escadron passe la fin de la journée à entretenir le matériel et passe la nuit dans la charmante bourgade de Cluny. Bientôt rejoint par les Tank Destroyer M10 du 3e Escadron du 9e RCA, stoppés eux aussi par la pénurie d’essence.