mercredi 30 juin 2010

22 septembre - Dans les Vosges Saônoises

Ce 22 septembre, la situation n’a guère changé pour les éléments du 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique.

Le 5e Escadron du Capitaine André s’accroche toujours à ses positions au village de Mélisey. L’artillerie allemande ne cesse de pilonner ce bourg et souhaiterait bien y déloger les Chasseurs d’Afrique. Quelques contre-attaques de l’infanterie ennemie sont vite endiguées. Un obus explose à proximité de l’AM-M8 « Wagram » du 1er Peloton, le Cavalier Camillieri est blessé pour la seconde fois depuis le débarquement de Provence. La tension est palpable au sein du 5e Escadron. Le Capitaine André envoie des patrouilles à pied afin de recueillir des informations précises sur les positions des armes anti-chars ennemies. A chaque fois, les Cavaliers sont accueillis par un feu nourrit de MG 42.

Concernant le 1er Escadron du Lieutenant Des Moutis, leurs positions restent inchangées. La majeure partie de l’escadron se trouve à Roye et subit toujours la pression de l’artillerie allemande. Le 1er peloton du Lieutenant Tréhu se situe à Frotey et ne peut toujours pas avancer. Les ordres restent les mêmes, il faut tenir coûte que coûte les positions si chèrement acquises et surtout ne pas reculer.

Tandis que le 3e Escadron aux ordres du Capitaine Brisson quitte son cantonnement de Morey-Saint-Denis. Dès 9h00, les véhicules prennent la route. Après une longue halte à hauteur de Champigney, les Cavaliers du 3e Escadron parviennent vers 15h00, à Soing (Haute-Saône), terme de leur étape. Le maire Henri Lenoir est fier de recevoir des troupes françaises dans sa localité.

Au PC du Régiment, le Lieutenant-colonel Fouchet confit au Capitaine Dumont (4e Escadron) la tête d’un détachement. Ce groupement Dumont est composé du 1er et 2e Peloton du 4e Escadron, du 1er et 2e Peloton du 2e Escadron du Capitaine Argoud et d’un peloton de Tank Destroyer M10 du Lieutenant Jordan, affecté au 1er Peloton / 2e Escadron / 9e RCA. Tous ces éléments se regroupent dans la commune d’Ecromagny, à hauteur de l’étang Pellevin, au nord-ouest de Saint-Germain.

Le Capitaine Dumont a reçu la mission de reconnaître la région de Melay, mais surtout de s’emparer de cette localité et du village de Ternuay (Haute-Saône). Après une lente progression sur une route entièrement minée, les chars légers M5 A1 du 4e Escadron sont pris à partie par des canons 75 Pak 40 embusqués à l’orée d’un bois. Rapidement, le char « Marceau » du 1er Peloton, aux ordres du Lieutenant Gros, est immobilisé par un coup au but. Le Cavalier Arnaudy est grièvement blessé et évacué à l’arrière. Un canon allemand prend pour cible le char « Hoche », mais l’obus explose moins loin de celui-ci sans lui causer de dégâts.

Le Capitaine Dumont ordonne à ses troupes de continuer leur avance. Nouveau sifflement d’obus, nouvelle déflagration, le char M5 A1 « Joffre » est détruit. Les Cavaliers Baudet et Hernandez sont blessés. L’ordre de repli parvient aux différents équipages des chars engagés sur la route. Une jeep du Peloton Hors Rang recule et saute sur une mine, le Brigadier Broquet est légèrement touché. Le groupement Dumont réussit tant bien que mal à se regrouper à Ecromagny. Le Capitaine Dumont installe un bouchon à 2 km du village pour stopper une éventuelle contre-attaque ennemie. Un premier rapport des pertes arrive au PC léger du Capitaine commandant ce détachement. Le Maréchal des Logis Menu est porté disparu. Par radio, le Capitaine Dumont est informé de l’arrivée prochaine de deux sections d’infanterie US venues en renfort.

Après une longue période de « guerre de mouvement », où le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique a parcouru des centaines de kilomètres, voici venu le temps de la « guerre de position ».

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