mercredi 9 juin 2010

12 septembre 1944

Dans le sud de la France, ce mardi 12 septembre, le 3e Régiment de Chasseurs d’Afrique aux ordres du Lieutenant-colonel Fouchet stationne à Châteauneuf le Rouge. A 5h00, une estafette de la Régulation Routière d’Aix en Provence transmet l’ordre n° 2079 au Lieutenant-colonel commandant le régiment. En effet, le 2e Escadron du Capitaine Argoud reçoit la mission de devancer le régiment et de se porter, en une seule étape jusqu’à Mâcon. De là, le 2e Escadron recevra de nouvelles instructions. Les équipages s’affèrent autour de leur véhicule, les paquetages sont regroupés en toute hâte. Dès 6h00, les Chasseurs du Capitaine Argoud font mouvement. Le 3e Peloton de l’Aspirant Rossignol prend la tête de la colonne.


AM-M8 "De Gironde" du 3e Peloton / 2e Escadron, en haut avec le calot, l'Aspirant Didier Rossignol

Après avoir parcouru 400 km, le 2e Escadron arrive dans la cité mâconnaise dans la soirée.

Ce même jour, ordre est donné au 4e Escadron, sous le commandement du Capitaine Dumont de rejoindre le PC du 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique. Afin de ménager les chars légers M5 A1 du 4e Escadron, ceux-là feront route avec les Sherman du 2e RCA.

Quant à l’Etat-major du régiment et le 3e Escadron aux ordres du Capitaine Brisson, ils devront rallier Mâcon en deux étapes, au lieu des quatre étapes initialement prévues. A 7h00, le détachement se met en ordre de départ. Il doit suivre l’itinéraire Aix en Provence – Cavaillon – Orange et se porter sur Livron, à 20 kms au sud de Valence. A mi-chemin, celui-ci fait une longue halte à Pierrelatte.

Durant le voyage, les trois obusiers Howitzer 75mm affectés au 3e Escadron, à savoir, « Arras », Bourges » et « Montmirail » souffrent terriblement de la cadence imposée par les automitrailleuses et les jeeps. L’un d’eux à sa boîte de vitesse qui cède, tandis qu’un autre voit deux de ses patins s’enflammer. Les mécaniciens s’affèrent sur le bord de la route pour réparer. Enfin, vers 20h00, les trois mastodontes de 16 tonnes arrivent à destination.

Au terme de leur périple, les éléments du 3e RCA ont parcouru la distance de 200 kms. Partant des Bouches du Rhône, ils ont ainsi traversé le Vaucluse et terminé leur escapade dans la Drôme provençale.

De son côté, le 5e Escadron aux ordres du Capitaine André cantonne dans la petite localité de Is sur Tille, située à 20 kms au nord de Dijon. Les Cavaliers profitent de cette journée d’inaction pour bricoler les légères avaries subies par leur véhicule.

Le Capitaine André envoie deux patrouilles à pied, l’une devant se diriger vers le plateau du Petit Clocher et une autre le long de la rivière l’Ignon.

Ce même jour, le 1er Escadron aux ordres du Lieutenant Des Moutis reçoit ses ordres émanant du quartier général du Combat Command 2.

Ordre est donné au 1er Peloton du Lieutenant Tréhu de partir immédiatement vers la ville de Gray (Haute Saône) afin de prendre liaison avec les éléments de la 3e Division Infanterie américaine se trouvant sur la droite du dispositif du CC2.

Quant au 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt, il a pour mission de rallier Champlitte (Haute Saône) et de se mettre en relation avec le Capitaine De Beaulny, commandant du 3e Escadron du 2e Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance. A destination, le 2e Peloton trouve le détachement du 2e RSAR engagé dans de durs combats contre l’ennemi. Aussitôt, l’Aspirant De Marancourt se porte en renfort et informe le Lieutenant commandant le 1er Escadron de la situation.

Le Lieutenant Des Moutis décide de partir immédiatement sur Champlitte, en compagnie du 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien et des éléments du Peloton Hors Rang. Arrivé sur les lieux, le Lieutenant Des Moutis se rapproche sur Capitaine De Beaulny pour faire le point exact des évènements. A la vue du détachement du 3e RCA venu prêter main forte au 2e RSAR, les éléments disparates de la 716e Infanterie – Division allemande du Général Richter décident de se replier sur la commune de Saulles (Haute Marne) et ses alentours, où un officier supérieur allemand installe son quartier général dans le château de Saulles.

Les deux officiers français se concertent et mettent sur pied un plan visant à encercler le village de Saulles. Les ordres sont transmis aux différents pelotons.

Le 3e Peloton du Sous-lieutenant Gentien passera par Leffond puis Coublanc afin d’accéder au Carrefour de Grenant à l’ouest de Saulles. Le Peloton De Buzonière du 3e Esc. / 2e RSAR venant du village de Frettes, interdira la sortie sud-est de Grenant. Le 2e Peloton de l’Aspirant De Marancourt partira sur l’axe Champlitte – Saulles, en laissant au préalable un détachement pour surveiller le pont enjambant la rivière Le Salon. Un autre peloton du 3e Esc. / 2e RSAR, déjà en place à Genevrières, descendra sur Grenant par la localité de Belmont. Quant au PC du 1er Escadron et le PC du 2e RSAR, ils mèneront une action conjointe sur Saulles en venant du sud-est.

Dès que les pelotons arriveront à leur point de départ, le Capitaine De Beaulny et le Lieutenant Des Moutis donneront le signal de l’assaut.

Mais malheureusement, rien ne se passe comme prévu. En effet, le Peloton De Buzonière subit une avarie de radio et ne peut communiquer avec son Capitaine. Le Peloton du 2e RSAR venant de Genevrières tombe sur des barricades protégées par une importante infanterie et des canons 75 Pak 40. Les deux PC d’Escadron sont bloqués à l’entrée de Saulles par une concentration de pièces anti-chars. Quant au Sous-lieutenant Gentien (3e Peloton), celui-ci est très fortement pris à partie dans le village de Leffond, par des canons 75 Pak 40 et des fantassins ennemis. A la nuit tombée, le 3e Peloton parvient, à la faveur de l’obscurité, à se dégager, réussissant même à faire un prisonnier.

Le 1er escadron se regroupe à Champlitte et reste en halte gardée près du pont que les Allemands veulent absolument détruire, ayant déjà tenté et échoué dans la journée.

Enfin, ce 12 septembre 1944, la jonction est faîte à Montbard, entre un peloton de l’Escadron Savary du 1er Régiment de Fusiliers Marins de l’Armée B et un peloton du 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains, unité de reconnaissance de la 2e DB de Leclerc.

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